Comme nous l’avons vu dans l’article précédant, l’Élément Humain, un voyage vers l’estime de soi et la performance, l’Élément Humain repose sur 3 principes : la vérité, le choix et la conscience. Mais le modèle comprend d’autres dimensions :
- La simplicité : les solutions les plus profondes sont simples
- L’absence de limites : nos seules limites sont nos croyances
- Le holisme : tous les aspects d’une personne sont reliés
- L’accomplissement : l’efficacité et la joie
Le but de l’Élément Humain est de permettre, au niveau individuel, de développer un profond sentiment d’estime de soi. En conséquence, je vous propose dans cet article d’explorer plus en profondeur l’estime de soi et le concept de soi avec quelques clefs pour travailler également la confiance en soi. Cet article est une synthèse de la 1ère partie de l’Elément Humain.
Commençons cette exploration par un conte populaire sur l’estime de soi .
Conte sur l’estime de soi : Le jardin du Roi.
Il était une fois, un roi bon et juste qui avait pris beaucoup de soin à agrémenter les immenses jardins de son château avec toutes sortes d’arbres, de plantes et de fleurs, tous aussi beaux, majestueux et parfumés les uns que les autres. Ses jardins resplendissaient de beauté et offraient un spectacle inégalé à mille lieues alentours.
Il prenait un plaisir chaque jour renouvelé à se promener dans ces jardins habillés par autant de grands arbres dont les cimes tutoyaient les nuages que de petits massifs de fleurs aux couleurs changeantes et aux parfums enivrants.
Un jour, le bon roi dut s’absenter pour un voyage officiel.
À son retour, il n’avait qu’une hâte : retrouver les couleurs, les parfums et la composition harmonieuse de ses jardins. Il eut un choc en constatant que les plantes et les arbres qu’il aimait tant étaient en train de mourir et sécher. Il s’adressa au pin, autrefois majestueux et plein de vie, et lui demanda ce qui avait bien pu se passer.
Le pin lui répondit avec un air triste : ” J’ai regardé le pommier et je me suis dit que jamais je ne serai capable de produire d’aussi beaux et bons fruits qu’il ne porte. Je me suis découragé et j’ai commencé à sécher.”
Le roi alla trouver le pommier qui lui aussi était sur le point de mourir. Il l’interrogea à son tour et celui-ci dit avec un air plus triste encore : ” En regardant la rose et en sentant son parfum enivrant, je me suis dit que jamais je ne serai aussi agréable à regarder et aussi parfumé qu’elle. C’est alors que je me suis mis à sécher.”
Comme la rose était elle-même en train de sécher, il alla lui parler et elle lui avoua avec l’air le plus triste du monde : “Comme c’est dommage que je n’ai pas l’âge de l’immense érable sage planté au loin ! Comme c’est dommage que mes feuilles ne deviennent pas aussi dorées comme les siennes à l’automne ! Dans ces conditions, à quoi bon vivre et faire des fleurs, aussi parfumées soient-elles ? Je me suis donc mise à dépérir.”
C’est alors qu’une toute petite fleur attira l’attention du roi. Alors qu’il l’avait à peine remarquée auparavant, elle semblait aujourd’hui capter toute la lumière et baigner les jardins de son doux parfum. Elle n’était en rien comparable aux autres végétaux desséchés du jardin. Le roi, intrigué, l’interrogea sur sa surprenante vitalité.
“J’ai failli me dessécher, répondit-elle, car au début je me désolais. Jamais je n’aurai la majesté d’un pin qui conserve sa verdure toute l’année ; ni la beauté et encore moins le parfum de la rose; et que dire de la sagesse de l’érable ! Désespérée que j’étais, j’ai voulu mourir moi-aussi. Puis je me suis rappelé que vous aviez choisi de me placer ici, de m’arroser, de prendre soin de ma terre, vous m’avez accordé autant d’importance qu’au pin, qu’à la rose et qu’à l’érable, c’est donc que vous vouliez de moi autant que des autres, telle que je suis, et que j’ai toute ma place dans ce jardin. A partir de ce moment-là, j’ai décidé de m’aimer telle que je suis et de contribuer à mon niveau à rendre ce jardin aussi agréable que possible. C’est exactement ce à quoi je m’emploie depuis que vous êtes parti et ce à quoi je m’emploierai tant que je serai en vie.”
Auteur inconnu.
Si j’ai choisi ce conte c’est qu’il met bien en valeur le concept de soi (la façon dont je me ressens, me perçois), l’estime de soi (la manière dont je me sens à propos de mon concept de soi) ainsi que les 3 dimensions qu’il est fondamental de comprendre pour bien appréhender l’élément humain : l’inclusion, le contrôle et l’ouverture. Ce sont les 3 dimensions fondamentales pour la compréhension des relations interpersonnelles et du concept de soi.
Le concept de soi et l’estime de soi sont essentiels pour l’efficacité personnelle et professionnelle. En effet, s’ils ne sont pas pleinement positifs, je peux agir de manière mensongère et parfois destructrice. Tant que je ne suis pas plus conscient des origines de mon comportement, je ne peux pas être efficace quand je choisis de changer.
Inclusion, contrôle et ouverture : 3 dimensions pour la compréhension du concept de soi.
La principale relation humaine est l’inclusion. Quand je nais je dois établir des contacts avec les autres êtres humains pour survivre. Il est établi aujourd’hui que sans contacts humains chez le nourrisson cela peut conduire à un retard mental, la maladie voire à la mort.
Après la période d’inclusion, j’entre dans une phase de socialisation où les relations vont se centrer sur le contrôle. C’est-à-dire à quel degré je dirige mon existence et à quel degré j’obéis aux injonctions de mes parents et des adultes.
En grandissant, le thème de l’ouverture, celui de l’expression d’émotions plus profonde, de l’amour et l’affection devient le thème principal. Le sacrifice, la jalousie à l’égard de la relation avec mes parents, frères et sœurs, amitié avec mes camarades, etc. tout se met en place. Découvrir qui je suis et comment je suis en relation exige une décision sur la façon dont mes parents et moi-même exprimons nos véritables émotions.
Avoir une image globale des dimensions dynamiques est important pour bien comprendre le concept de soi ainsi que les processus par lesquels la conscience de soi est bloquée. Je me cache inconsciemment les parties de mon concept de soi que je n’ai pas accepté.
L’inclusion : suis-je dedans ou dehors ?
L’inclusion, en tant que concept dans les relations interpersonnelles, désigne les liens entre les personnes : le désir de recevoir de l’attention, d’interagir, d’appartenir, d’être unique. Être unique implique que vous êtes suffisamment intéressé par ma personne pour découvrir qui je suis. Si je ne suis pas sûr que vous faîtes attention à ce que je vous dis, je peux être silencieux et me renfermer. Le groupe est le premier enjeu interpersonnel, ma décision concerne le fait que je veuille ou non en faire partie, être dedans ou dehors.
Sous-jacent à mon comportement d’inclusion est le sentiment qui accompagne mon expérience d’importance, le sentiment d’être vivant. Ma crainte associée au fait de me sentir important est d’être ignoré ou abandonné. Si vous ne pensez pas que je suis important, pourquoi m’accorderiez-vous de l’attention ?
Quand je me sens important, je sais que j’ai du sens et de la valeur. A l’inverse quand je ne me sens pas important, je me semble dépourvu de sens ; que je vive ou meure, ne fait aucune différence.
Contrôle : suis-je au somment ou à la base, au-dessus ou au-dessous ?
Le contrôle désigne les relations de pouvoir, d’influence, et d’autorité entre les gens. Si je recherche le contrôle, alors je souhaite la domination : être le vainqueur ou du moins être dans le camp gagnant. Les problèmes de contrôle surviennent généralement après qu’un groupe se soit formé et que les relations aient commencer à se développer. La partie rationnelle implique ma préférence pour une certaine quantité de contrôle sur ma vie. La partie défensive provient de ma peur d’être impuissant ou submergé de responsabilités. Plus ma conscience de soi et mon estime de soi sont élevés, plus mon comportement est rationnel et non défensif.
Sous-jacente au sentiment de contrôle se trouve l’expérience qui accompagne l’expérience de se sentir compétent ou non. La compétence est liée à la capacité, aptitude à prendre des décisions et à résoudre des problèmes.
La crainte associée au sentiment d’incompétence est la crainte d’être humilié, gêné, ou vulnérable. Quand je me sens compétent, je m’estime intelligent, fort, harmonieux et capable de faire face aux divers aspects de l’existence. A l’inverse quand je m’estime incompétent : je me sens faible, insignifiant, impuissant et incapable de faire face. Ces sentiments peuvent être si forts que je m’interdis d’en prendre conscience.
Le choix est une dimension centrale du contrôle.
Je suis pleinement autodéterminé quand je choisis ma propre vie : mes comportements, émotions, pensées, réactions, etc. Je ne suis pas autodéterminé quand j’agis comme si ma vie était décidée par des forces extérieures : la chance, hérité de mes parents, mon enfance, la loi, la prédestination, etc.
Puisque mes choix peuvent être conscients ou inconscients, je peux choisir de ne pas être conscient des sentiments auquel je ne veux pas me confronter. Je peux me cacher mes véritables sentiments en les régulant dans mon inconscient. L’inconscient est constitué de tous ces événements, émotions, caractéristiques ou défenses dont je choisis de ne pas être conscient. Le choix inconscient fonctionne comme un programme que j’installe dans mon ordinateur et que j’oublie ensuite. Le programme pourra affecter toute action que je l’anticipe ou pas. Pour faire sens du résultat, je dois trouver le moyen de me souvenir du programme oublié. Puisque je choisi mon inconscient je peux également choisir de le rendre conscient. Une fois que j’accepte que je détermine mon existence, tout devient différent. Je contrôle ma vie.
L’ouverture : suis-je ouvert ou fermé ?
L’ouverture c’est le degré auquel je souhaite être ouvert envers une autre personne.
J’aime parfois une relation dans laquelle je partage mes émotions, mes secrets, mes pensées intimes, me confier à une ou quelques personnes. A d’autres moments j’évite d’être ouvert avec les autres.
L’ouverture étant fondé sur des liens plus profonds, elle est habituellement la dernière étape qui émerge dans le développement d’une relation humaine ou d’un groupe.
La partie rationnelle résulte de ma préférence pour une certaine quantité d’ouverture dans ma vie. L’aspect défensif résulte de ma crainte d’être trop ouvert et donc vulnérable au rejet et manque d’amour. Quand je suis flexible et rationnel, je peux m’adapter à différentes situations. A l’inverse, quand je suis rigide et sur la défense, je réagis de la même manière dans toutes les circonstances.
Quand mes relations interpersonnelles sont basses en ouverture par le biais de défenses, j’évite de me révéler aux autres. Je maintiens des relations à un niveau superficiel et distant, et je me sens plus à l’aise quand les autres font pareil. Je maintiens une distance émotionnelle et je ne m’implique pas émotionnellement. J’ai peur que personne ne m’apprécie et j’anticipe de ne pas être apprécié. J’ai une grande difficulté, à apprécier sincèrement les gens, et je me méfie de leur sentiment à mon égard. Mon attitude inconsciente est : « Dans ma vie, l’ouverture m’a conduit à des rejets très douloureux. J’éviterai donc cette douleur en ne m’ouvrant pas dans le futur. ». Ma technique directe est d’éviter la proximité, en étant hostile et rejetant si nécessaire. Ma technique subtile est d’être superficiellement amical avec tout le monde, cherchant même à être « populaire », ma popularité agissant comme protection contre le fait de devenir particulièrement ouvert avec quelqu’un.
L’ouverture et les sentiments d’appréciation de soi.
Quand je m’apprécie, j’ai du plaisir à être en ma compagnie. Je me sens bien d’être qui je suis et avec ce que je suis, et si les gens savaient tout de moi, ils apprécieraient la personne que je suis.
Dans la mesure ou je ne me sens pas « aimable », je crains et j’anticipe le rejet. J’ai peur que plus les gens me connaîtront, moins ils m’apprécieront. Je refoule souvent les parties de moi que je n’apprécie pas : les émotions, pensées, événements passés. Le refoulement est douloureux et me conduit habituellement à éviter les situations ou je dois me confronter à des émotions indésirables. Mes tentatives pour éviter la douleur d’un concept de soi négatif suscitent des comportements défensifs et souvent la maladie.
La crainte associée au sentiment de ne pas être « aimable » est celle d’être rejeté ou méprisé.
Les problèmes d’ouverture à moi-même et aux autres sont entrelacés. Si je ne sais pas ce qui se passe en moi, je peux difficilement vous le communiquer correctement.
La conscience de soi requiert que je m’autorise à connaître et à être conscient de tout ce que j’expérimente. Je ne censure pas mon expérience quand elle ne correspond pas à mon image de moi.
Deux outils aidants pour l'estime de soi.
L’Élément Humain ce n’est pas que de la théorie et des concepts, c’est avant tout pratique, un processus et des outils. C’est également une expérience magnifique à vivre pour tout un chacun. Dans un prochain article je vous donnerai plus d’outils. Mais, pour terminer, je vous invite à explorer, deux processus dans votre vie de tous les jours, deux outils :
- la règle du 1%
- la Première Vérité en Premier.
La règle du 1%.
Vous me donnez du feedback lorsque vous me dites vos réactions vis à vis de moi et vos perceptions de moi.
Le feedback varie d’un personne à l’autre. Comment puis-je savoir dans quelle mesure vous projetez à partir de votre comportement défensif ?
Je m’arrête et je me demande : « S’il y avait juste un pour cent de vrai de ce que l’autre dit, qu’est-ce que ce serait ? Comment cela pourrait-il expliquer ma part dans la co-création de la situation dans laquelle je me trouve actuellement ? ».
La Première Vérité.
J’exprime le premier problème que j’ai à l’esprit, souvent il s’agit de ma préoccupation ou anxiété à propos de notre échange, avant d’entrer plus concrètement dans la problématique.
Parfois, les individus anticipent que si elles parlent de leurs vérités directement, par exemple dire ce qu’elles n’aiment pas dans la manière dont une personne traite une autre (par exemple ses employés), ils susciteront colères ou blessure. En utilisant la 1ère vérité, nous pouvons traiter ce problème. Dans cet exemple cela serait : « Je veux te dire quelque chose mais j’ai peur de te blesser, que tu ne me comprennes pas et que tu ne m’apprécies pas. ». Avant de dire la seconde vérité qui est mon point de vue sur le problème : « tu traites mal tes employés ».
Processus :
Peur : la première vérité, ma préoccupation sur la livraisons de mon message.
-> Intention : mon but en prenant cette voie.
->Accord : Vérifier que ce type de conversation est acceptable, que vous êtes d’accord pour en parler.
->Vérité : mon point de vue sur le problème, la situation.
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